samedi 8 octobre 2011

Dîner avec un ancien membre de notre laboratoire



Il y a deux jours, un ancien membre de notre laboratoire à Tokyo m'a rendu visite avec sa mère. Elle a travaillé comme secrétaire pendant deux ans (1997-1999). Je suis étonné que cela ait fait déjà plus de 10 ans. Mais elle n'a pas changé du tout et sa mère était aussi en bonne forme. J'ai passé un bon moment à parler de notre vie en dégustant du bon vin et en savourant la nuit parisienne.

" La vie n'est qu'un songe ! Mais je t'en prie, ne me réveille pas. "
Je pense qu'il y a la vérité dans ce proverbe yiddish.


lundi 3 octobre 2011

Pr. Jules Hoffmann a été récompensé du prix Nobel de médecine


Pr. Jules Hoffmann (Univ. Strasbourg)
lors de la conférence du 18 janvier 2011


Hier j'ai touché l'activité dans le domaine de l'immunologie à Paris et posté la photo de Pr. Jules Hoffmann. Et audjourd'hui, Pr. Hoffmann a été récompensé du prix Nobel de médecine 2011. Quelle coïncidence ! J'en suis heureux. Quand j'ai parlé avec lui au mois de janvier dernier, j'ai été impressionné par le fait qu'il a eu le cœur très jeune à 70 ans et sa façon de penser était flexible. J'espère qu'il aura du succès dans les années à venir, tout comme dans le passé.

Jules Hoffmann, nouveau Prix Nobel français de médecine (Le Monde, 03.10.11)


dimanche 2 octobre 2011

La transformation du savoir scientifique en savoir général


J'ai récemment écrit un petit essai sur l'activité du groupe « Philosophie et Immunologie » pour la Newslettre de la Société japonaise pour l'Immunologie. Vous le trouverez ci-dessous. Vos commentaires sont les bienvenues.

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La Société japonaise pour l’immunologie, Newsletter 20 (1): 33, 2011

Réfléchir sur la transformation du savoir scientifique en savoir général au séminaire « Philosophie et Immunologie »


The first thing we have to consider is how to convert the vast amount of information that we are accumulating into knowledge.

Sydney Brenner (2008)


Depuis deux ans environ, un séminaire nommé « Philosophie et Immunologie » est organisé à Paris, à l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST). Les organisateurs sont trois jeunes chercheurs en immunologie ou en philosophie : le Dr Leïla Périé (Collège de France), le Dr François Asperti-Boursin (Institut Cochin) et le Dr Thomas Pradeu (Université Paris Sorbonne). Au cours de ce séminaire, dont les séances ont lieu une fois par mois, les participants discutent les présentations d’immunologistes ou de philosophes des sciences invités à faire une présentation de leurs travaux. Les participants sont des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Institut Cochin, et de l’Hôpital Necker, des philosophes, et des étudiants en philosophie ou en sciences. Le nombre des participants varie de 10 à 20, selon les séances. Les thèmes discutés ont été, entre autres, la théorie générale de l’immunité, les interactions du système immunitaire et des microbes, la notion de danger, l’homunculus immunologique, le concept de fonction biologique, le soi et le non-soi, l’immunité des insectes, la reconnaissance allogénique, la phylogénie de la réponse immunitaire, l’origine de l’apoptose. Les intervenants ont été le Dr Gérard Eberl (Institut Pasteur), le Dr Mireille Viguier (Hôpital Cochin), le Dr Irun Cohen (Institut Weizmann), le Dr Anne Marie Moulin (CNRS), le Dr Carla Saleh (Institut Pasteur), le Dr Anthony De Tomaso (Université de Californie, Santa Barbara), le Dr Jules Hoffmann (Université de Strasbourg), et le Dr Eric Vivier (Centre d’Immunologie, Marseille-Luminy).



À la première conférence de l’année par Dr. Jules Hoffmann (janvier 2011)


Au premier rang, de droite à gauche : le Dr Jules Hoffmann, le Dr Leïla Périé, le Dr Marc Daëron (Institut Pasteur), le Dr Thomas Pradeu ; Au second rang : le Dr Gérard Eberl (deuxième à droite), le Dr Jean Davoust (Hôpital Necker ; troisième à droite)

Un séminaire typique se déroule de la façon suivante : après l’intervention de l’orateur invité, un discutant, soit philosophe soit scientifique, aborde des questions d’ordre philosophiques soulevées par la présentation, puis celle-ci est discutée par l’ensemble des participants. Lorsque le séminaire porte sur l’immunologie, la discussion ne dure parfois pas plus de 10-15 minutes, comme si les scientifiques étaient tellement occupés qu’ils ne voulaient pas perdre leur temps à des discussions métaphysiques sans fondement. Les discussions se prolongent cependant parfois pendant plus d’une heure. Je ne sais pas si c’est parce qu’elles ont lieu en France ou parce qu’elles portent sur la philosophie, mais, au début, j’en ai été surpris. L’une des caractéristiques de ce séminaire est de considérer les découvertes scientifiques avec une certaine distance et de s’intéresser d’avantage à leur signification qu’aux résultats eux-mêmes. En d’autres termes, ce séminaire donne aux participants l’occasion de considérer des résultats scientifiques dans un cadre différent et de réfléchir à ce qu’ils signifient. J’ai l’impression qu’il y a là une clé pour que le raisonnement scientifique devienne une façon de la pensée quotidienne.

Il y a presque un demi-siècle, Richard Feynman a analysé la place de la science dans la société. Il me semble que sa critique est encore pertinente aujourd’hui. Il a dit :
“But if you mean that this is an age of science in the sense that in art, in literature, and in people’s attitudes and understandings, and so forth science plays a large part, I don’t think it is a scientific age at all.”
The Meaning of It All: Thoughts of a Citizen-Scientist, 1998
On dit que, dans la culture javanaise, la connaissance n’est pas considérée comme connaissance tant qu’on ne peut l’exprimer sous une forme poétique. Ce serait une grande perte pour l’humanité si la multitude des connaissances issues de l’activité scientifique disparaissaient dans les ténèbres de l’histoire. Pour faire de notre temps un âge scientifique, il nous faudrait transformer le savoir scientifique en savoir quotidien et l’intégrer dans la connaissance générale. Ceci semble un travail de Sisyphe. Cependant, comme l’a indiqué M. Brenner, cette tâche est indispensable si l’on veut intégrer le patrimoine scientifique à notre vie. Si l’on admet l’importance de cette activité, on doit évidemment lui donner les moyens nécessaires, notamment budgétaires. Il me semble que l’activité du groupe « Philosophie et Immunologie » peut nous fournir une clé pour l’avenir. Mais dès maintenant, nous pouvons faire l’effort de sortir de notre domaine d’expertise pour participer au forum et discuter ensemble sujets qui nous intéressent. Cela pourrait constituer un premier pas vers la transformation de la situation actuelle.

Pour terminer, je voudrais citer Richard Dawkins dont un texte stimule la réflexion sur cette question :

« […] au lieu de proposer une nouvelle théorie ou de découvrir un fait nouveau, la contribution la plus importante que peut faire un scientifique est souvent de découvrir une nouvelle façon d’aborder de vieilles théories ou des faits anciens. […] Néanmoins, c’est pour ce type de raison que je préfère ne pas faire une séparation nette entre science et « vulgarisation ». Exposer des idées qui n’ont été exprimées que dans les revues techniques constitue un art difficile. Il faut tourner le langage pour le rendre compréhensible et utiliser des métaphores illustrant parfaitement ce qu’on veut dire. Si vous pouvez les nouveautés de langage et les métaphores suffisamment loin, vous finissez par voir les choses d’une autre manière. Et voir les choses d’une autre manière peut constituer, comme je viens de le dire, une contribution originale à la science. »

Le Gène égoïste, Préface à l’édition de 1989

jeudi 8 septembre 2011

Le présent seul est notre bonheur -- Pierre Hadot



" Vivre dans le moment présent, c'est vivre comme si l'on voyait le monde pour la dernière fois, mais aussi pour la première fois. S'efforcer de voir le monde comme si on le voyait pour la première fois, c'est de débarrasser de la vision conventionnelle et routinière que nous avons des choses, c'est retrouver une vision brute, naïve, de la réalité, c'est s'apercevoir alors de la splendeur du monde, qui nous échappe habituellement. "

Pierre Hadot, La philosophie comme manière de vivre (2001)







mercredi 31 août 2011

André Derain, un peintre français fauviste



Après quatre ans à Paris, j'ai visité pour la première fois le Musée de l'Orangerie. J'y ai trouvé un peintre dont les œuvres m'ont laissé une impression. Il est, avec Henri Matisse, l'un des fondateurs du fauvisme.

André Derain (1880-1954)

Voilà quelques œuvres.




Le Beau Modèle (1923)




La Route (1932)




Paysage de Provence (vers 1930)




Le Gros Arbre (1929-1930)




La Gibecière (1913)




Nature morte au verre de vin (vers 1928)




Portrait de Madame Paul Guillaume au grand chapeau
(vers 1928)




Le Noir à la mandoline (vers 1930)




La Nièce du peintre assise (vers 1931)




La Nièce du peintre (vers 1931)




Grand Nu couché (1926-1927)



jeudi 14 juillet 2011

Le monde du Vaudou

5 avril - 25 septembre 2011
La Fondation Cartier, Paris


Le 14 juillet.

J'ai remarqué dans le métro l'affiche de l'exposition Vaudou.

Le site de la Fondation Cartier est bien construit et intéressant.

J'ai appris beaucoup de choses sur ce site.



samedi 2 juillet 2011

At the "Philosophie & Immunologie" seminar



Yesterday, I attended a seminar of philosophy and immunology series. The speaker was Dr. Bartlomiej Swiatczak of SEMM in Milan. The title of the seminar was "Modular architecture of immune recognition in the gut". This topic is one of the most interesting areas in immunology now. His initial question is how the immune system discriminates pathogenic and mutualistic microorganisms. The answer at the present time seems to be complicated and more work needs to be done.



Dr. Swiatczak & Dr. Gerard Eberl (Institut Pasteur)


This series usually invites a discussant and Dr. Gerard Eberl served well as this role yesterday. Discussion extended to the fundamental problems such as definition of pathogenicity and how to view the immune system. Because it was a relaxed but stimulating meeting, I could also participate in the discussion. This was the final seminar of this season.


jeudi 30 juin 2011

The present is indeed connected to the past



During my stay in NYC, I visited my old apartment. I was surprised that I got a little nervous when I was about to see it. It may have been like meeting an old girl friend. Unfortunately I could not meet any doormen whom I knew. But the person in the photo told me whereabouts of all people. From there I followed the way to the Institute that I had taken everyday. It was a sentimental walk, but nice.




As I mentioned in the previous article, I had a chance to talk with Prof. Hammerling. He said to me an interesting thing. The reason why I entered the field of philosophy may have been linked to the fact that I had worked with a British scientist for 5 years in NYC. In fact, the same idea did occur to me a few hours before meeting him. At the time, I was at a coffee shop and suddenly asked myself why, now, I was doing something like this here in Manhattan. I felt that the past was indeed connected to the present. It was a nice feeling.







mardi 28 juin 2011

Back from New York City


Adam and





Eve

Fernando Botero
(b. April 19, 1932)


I was back from NYC this morning. The reason why I could not write in here for a month or so is that I simply did not have time for it. I had to present our work at a meeting held at The Rockefeller University in NYC. The field is new to me and I had to struggle for it. One of the difficulties was that I could not figure out how to present it to the audience of which background I did not know. But being with people in the field, I gradually had a better idea to do it. After my presentation, many specialists in the field kindly gave me a variety of suggestions. I felt happy to have an opportunity to talk at the meeting. I am grateful to the organizer's courage to include my abstract in the program.

The major objective of this trip was to see what is going on in the new field. But there was another motive. That was a very personal one. I have spent 5 years in NYC. In fact, I have worked right in front of the venue, and lived only a couple of blocks from it. So this trip became a sort of a home coming. I visited my old apartment and my workplace and had a chance to talk with Prof. Hammerling who is still active. I enjoyed every minute of it, although the noise in Manhattan was almost unbearable. Strangely enough, I found for the first time a life in the suburb of Paris calm and peaceful.














dimanche 29 mai 2011

Les phrases d'Odilon Redon



J'ai rencontré des mots d'Odilon Redon à l'exposition " Odilon Redon : Prince du Rêve " au Grand Palais. Voici quelques phrases.


« Mon père me disait souvent : « vois ces nuages, y discernes-tu, comme moi, des formes changeants ? » Et il me montrait alors, dans le ciel muable, des apparitions d'êtres bizarres chimériques et merveilleux. » (Odilon Redon, À soi-même)


« Tout se crée par la soumission docile à la venue de l'inconscient. » (Odilon Redon, 1898)


« J'ai fait un art selon moi. Je l'ai fait avec les yeux ouverts sur le merveilles du monde visible, et, quoi qu'on en ait pu dire, avec le souci constant d'obéir aux lois du naturel et de la vie. Je l'ai fait aussi avec l'amour de quelques maîtres qui m'ont induit au culte de la beauté. » (Odilon Redon, À soi-même)


« À Bievres, se levant de bonne heure, mon père aimait commencer sa journée au fond du jardin, à lire quelques pages de Pascal, -- son auteur favori -- ou de Montaigne, de Suarès, ou de Remy de Gourmont. Mon mère, pendant ce temps, préparait avec soin -- et amour -- son modèle : un grand vase de fleurs. » (Arï Redon, 1956)



samedi 28 mai 2011

Au séminaire de Pr. Mikoshiba



Le jeudi dernier, j'ai assisté au séminaire de Pr. Mikoshiba de Riken, Japon. Nous avons collaboré avec son équipe il y a environ 10 ans, donc c'étaient des retrouvailles agréables. Avant du séminaire, nous avons parlé des choses quotidiennes et de l'état du Japon, parmi d'autres, en écoutant de temps en temps son français. En fait, il a fait des recherches pendant 2 ans comme postdoc à l'Institut Pasteur, et tout a commencé par sa découverte ce temps-là. J'ai confirmé que son intensité de la volonté pour faire de la bonne science était encore intacte. J'y ai passé un très bon temps.

mercredi 25 mai 2011

Au Colloque Opéron à l'Institut Pasteur


The review article entitled “Genetic Regulatory Mechanisms in the Synthesis of Proteins“ or in brief the “Operon model” by François Jacob and Jacques Monod was published in the Journal of Molecular Biology on June 1961 (J.Mol.Biol. 3, 318-356, 1961).

vidéo de Dr. François Jacob


La semaine dernière j'ai assisté au colloque commémorant le 50e anniversaire de la publication du modèle "opéron" par François Jacob (assis au centre, à gauche dans le diapo ci-dessus) et Jacques Monod (à droite dans le diapo) en 1961. Je me suis occupé d'écrire le compte rendu en japonais. Par conséquent, je n'ai pas eu le temps de réfléchir en français.

Cette fois aussi, j'ai pu
rencontrer des gens intéressants et apprendre beaucoup de choses sur ce qui s'est passé au moment de la découverte de l'opéron qui a eu des impacts considérables non seulement sur ​​la biologie, mais aussi sur notre vision de la vie et du monde. Ces quatre jours m'ont fait penser de l'histoire de la science, la manière de faire de la science et la nature humaine.

Au dernier jour, en démontrant des données de son laboratoire,
Dr. Liz Blackburn a indiqué qu'il était important de lutter contre " les habitudes de pensée " (ou "habits of thought") pour arriver à la découverte, comme l'écrivait François Jacob dans son livre La Statue intérieure. Cette perspective est aussi essentiel à notre vie, soit privée soit sociale, pour établir la nouvelle vision du monde.



dimanche 15 mai 2011

J'ai vu le film "Pina" de Wim Wenders



Ce film en 3D est un hommage à Pina Bausch (1940-2009), danseuse et chorégraphe allemande. Elle a dirigé le Tanztheater Wuppertal pendant plus de 30 ans. Je m'étonne à nouveau que notre corps puisse produire le mouvement si magnifique et polyvalent et que son mouvement puisse exprimer l'émotion humain aussi efficacement que cela. En même temps, je me rends compte que notre corps est la plupart du temps supprimé par un certain mécanisme. Il faut de temps en temps supprimer ce mécanisme de suppression. La danse peut être une façon de le faire.

La dernière phrase était "Dance, dance... otherwise we are lost." Probablement, nous avons tous à chercher quelque chose sans savoir ce qu'il est. Sinon, comme le disait Pina, nous sommes perdus. J'ai bien aimé ce film. La sélection de la musique était également excellente.


The Interview with Wim Wenders


mardi 10 mai 2011

J'ai trouvé Friedrich à Nice


Le peintre Caspar David Friedrich
(1809-1809)
Gerhard von Kügelgen (1772-1820)


Le dernier jour à Nice. À la boutique de la Villa Masséna, j'ai trouvé un petit livre de Caspar David Friedrich (1775-1842). La couverture était le tableau ci-dessous (recto) et son portrait ci-dessus (verso). J'ai été immédiatement attiré par son tableau. Voici ses quelques œuvres.



Falaises de craie sur l'île de Rügen
(1818)




Femme à la fenètre
(1822)




Sur le voilier
(vers 1819)




Le voyageur au-dessus de la mer de nuages
(vers 1818)




Autoportrait
(1800)




Paysage de montagne avec arc-en-ciel
(vers 1810)




Le Große Gehege (grand enclos)
(vers 1823)




L'abbaye dans la forêt de chênes
(1809)




L'entrée du cimetière
(1825)




Moine au bord de la mer
(1808-1810)




Nuages passant
(vers 1820)




Paysage avec tombe, cercueil et chouette (vers 1836/37)




Caspar David Friedrich dans son atelier
(1819)
Georg Friedrich Kersting (1785-1847)


vendredi 29 avril 2011

Au Musée des Beaux-Arts de Nice






Le Triomphe de Flore
, 1873
Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875)




L'enfant à la coquille, pêcheur napolitain
, 1857
Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875)




La Nature se dévoilant devant la science
, 1872
Louis-Ernest Barrias (1841-1905)




Surprise
, 1910
Michel de Tarnowsky (1870-1946)




Le Génie de la danse avec l'amour
à la folie, 1872








Portrait de « mon grand-père » (1874)
Jules Bastien-Lepage (1848-1884)




Portrait du père de l'artiste (1877)
Jules Bastien-Lepage (1848-1884)




Portrait de la mère de l'artiste (1877)