vendredi 4 janvier 2008

Écouter Edgar Morin


Depuis quelques jours, j'ai noté la phrase de ce philosophe "la politique de civilisation" dans Le Monde. Aujourd'hui j'ai finalement pu lire cet article.

  Edgar Morin (né à Paris le 8 juillet 1921)

Son point de vue est le suivant:
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Il faut distinguer culture et civilisation. La culture est l'ensemble des croyances, des valeurs propres à une communauté particulière.

La civilisation, c'est ce qui peut être transmis d'une communauté à une autre : les techniques, les savoirs, la science, etc. Par exemple la civilisation occidentale dont je parle, qui s'est du reste mondialisée, est une civilisation qui se définit par l'ensemble des développements de la science, de la technique, de l'économie.

Et c'est cette civilisation, qui aujourd'hui apporte beaucoup plus d'effets négatifs que d'effets positifs, qui nécessite une réforme, donc une politique de civilisation.

Je parle du fait que, par exemple, la science n'apporte pas seulement des bienfaits, mais a apporté des armes de destruction massive et des possibilités de manipulation biologique.

La technique et l'économie aujourd'hui concourent à la dégradation de la biosphère, et à tous les problèmes écologiques que nous rencontrons aujourd'hui.

Je dis aussi que partout où les biens matériels ont été apportés à une partie de la population, ils n'ont pas apporté un véritable bien-être psychologique et moral, et qu'il y a malaise chez ceux qui connaissent le bien-être.

L'individualisme, qui est une chose positive sur le plan de l'autonomie et de la responsabilité personnelle, s'est développé en provoquant le dépérissement des solidarités.

Ce sont tous ces phénomènes de dégradation qui sont les aspects négatifs, liés au fait que ce qui domine, c'est la quantité, le "plus", au détriment du mieux. C'est pour cela qu'il faut une réforme de civilisation.

Je pense que jusqu'à présent, ce qu'ont fait les divers gouvernements est très insuffisant par rapport à ces deux aspects. Par exemple, la revitalisation des campagnes suscite le fait de rendre vie d'abord au village, de faire régresser l'agriculture industrialisée et l'élevage industrialisé qui polluent les aliments et les nappes phréatiques au profit d'une agriculture fermière de petites et moyennes exploitations, de développer au maximum l'agriculture biologique.

Sur le plan des villes, on est aussi très loin de les humaniser. Il y a le problème terrifiant de la vie dans les banlieues qui tendent à devenir des ghettos. C'est à la fois le problème de ceux qui vivent dans les villes géantes, hyper-encombrées, toxiques, dans un climat si malsain que les maladies psychosomatiques se multiplient, l'usage des drogues, des somnifères, se multiplie.

Donc je pense que jusqu'à présent, ces deux problèmes n'ont pas été abordés avec la puissance suffisante.
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Je suis d'accord dans la plupart des points avec lui. Nous pouvons trouver ces deux problèmes même au Japon. Il me semble que ça résulte de la mondialisation, et si c'est le cas, les pareils problèmes doivent être un peu partout dans le monde développé. En surfant le net, j'ai trouvé un vidéo ci-dessous et l'ai écouté plusieurs fois. Il parle que les conditions de toute connaissance pertinente sont la contextualisation (c'est de situer une information ou un savoir dans son contexte naturel) et la globalisation (c'est d'introduire les connaissances dans un ensemble plus ou moins organisé). C'est exactement ce que je cherche à accomplir et cela me rappelle mes récentes réflexions, par exemple, HOMO UNIVERSALIS (25 février 2007). M. Morin a aussi cité Pascal à plusieurs reprises.

  Vidéo La complexité (1993) par Edgar Morin


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